Dessiner et raconter la mer

Si la calligraphie est la géométrie de l’âme, elle est l’expression de la maîtrise du geste et de l’inspiration. Gorgés d’encre noire, le pinceau, ou le calame dans la main de l’artiste donnent vie au trait. Une nouvelle écriture apparaît sur le papier blanc, telles les lettres d’un alphabet qui selon le désir du peintre, se déclinent en mots.
Le sujet prend forme, traduisant le désir de connaître et de faire connaître. La recherche du savoir motive l’homme depuis l’origine des temps. Enfant, il pose la question « dis pour - quoi », adulte devenu peintre, il met en scène ses interrogations dans sa quête artistique en esquissant un sujet dans son environnement. Si l’œuvre paraît explicite, elle garde toujours sa part de mystères et son lot de questions. Dans son expression graphique du moment, le peintre témoigne et synthétise aussi un concentré d’émotions issues de son apprentissage, de son champs d’expériences.
À l’atelier, sur le motif ou à bord, au grès de ses rencontres, le peintre de mer navigue d’un monde à l’autre. Fixant son attention sur une scène, il choisit une feuille de papier adaptée, un outil et crée un dessin. Plus tard sous la lumière des spots, au sein d’une exposition, il acquiert alors le statut d’œuvre prenant sa place dans la collection et le parcours du peintre.
© EB

Extraits de l'article d'Eric Berthou. p.248 - 259.